lundi 17 octobre 2005

LA MOLDAVIE - FAUCILLES ET FAUX CILS


Aller en Moldavie, c'est un peu voyager dans le temps et retourner dans la Roumanie telle qu'elle était en 1990, juste après la chute du régime de Ceausescu.

Ce petit pays, souvent considéré, à tort, comme une dépendance territoriale de la Roumanie, est en effet l'un des plus pauvres de la Nouvelle Europe (celle qui n'est pas encore dans la Communauté, mais qui mériterait d'y rentrer bien avant les Turcs et leur pseudo"démocratie"). Cela ne l'empêche pas d'être très dynamique et d'aller de l'avant, malgré ses nombreux obstacles.

Comme tous les petits pays balkaniques, la Moldavie se situe au carrefour de trois civilisations : la latinité, le monde slave et la civilisation musulmane. Cette situation se traduit par une grande diversité ethnique, linguistique et culturelle (selon le dernier recensement de 2004 les moldaves roumanophones representent 76 % de la population, le reste étant formé par les minorités (ukrainiennes, russes, juives, bulgares, turques, etc.), due tout autant au brassage de cultures qu'aux grandes vagues migratoires organisées sous Staline, du temps où la Moldavie était une des régions de l'URSS.


Ce passé soviétique reste très présent, on le sent, on le devine, assoupi dans la grisaille urbaine des bâtiments staliniens, des immeubles dortoirs à côté desquels les pires cités parisiennes font figure de club de vacances, et des vieux bus obsolètes.

On le ressent aussi très fortement dans les récentes mutations sociales et économiques du pays : comme en Russie, aujourd'hui, on peut voir, à côté des vieilles Lada ou Dacia (la Dacia est la voiture roumaine par excellence : une copie de la Renault 12 française), des 4x4 rutilants et surpuissants, on peut croiser, dans les centres commerciaux tous neufs, entre le supermarché et le casino, des employés gagnant tout juste 100 euros par mois, et des nouveaux riches étalant leur fortune, partageant leur temps entre leur grande villa moldave et leur appartement niçois.

La Moldavie est donc, comme tant de pays de l'ex bloc soviétique, une terre de contrastes qui hésite entre le poids de sa misère héritée du passé et la corruption du récent capitalisme galopant qui a envahit le pays.

Pourtant, il fait bon se balader dans les rues de Chisinau, la capitale, très verdoyante, aux nombreux parcs. De nombreuses petites églises orthodoxes se nichent entre deux grosses bâtisses grisonnantes, et les arbres, nombreux, ajoutent une touche de vie à cet urbanisme froid.

Les moldaves gardent de ce mélange de civilisations et de ce nouveau départ social et économique une soif de découverte (et une soif tout court, car ce sont de sacrés fêtards!). C'est un plaisir de discuter avec tous ceux que l'on croise, qui ont mille questions (beaucoup n'ont jamais quitté la Modavie) et mille projets (beaucoup rêvent de la quitter).

La Moldavie garde aussi de ce mélange un trésor caché mais dangereux : des filles sublimes, mais prêtes à tout pour avoir un visa et quitter le pays pour l'Allemagne, la France, ou d'autres pays européens : le danger vient alors de la Traite des Blanches, qui est toujours d'actualité et est un drame bien présent dans ces régions, mais aussi, plus banalement, du nombre insensé de sites Internet qui proposent à des hommes occidentaux le mariage avec une slave belle et docile... Ici, la femme est une marchandise, plus ou moins volontaire : on vend son corps pour devenir mannequin ou épouse de raison, au mieux, escort girl, prostituée ou membre d'un harem au pire.

Dans le mini-bar de l'hôtel, il y avait d'ailleurs une boîte de préservatifs, qui devait sans doute coûter plus cher qu'une passe.

Ce ne sont pas ces filles que je dénonce, mais tous ceux qui profitent du sytème : maquereaux moldaves, et businessmen occidentaux (je me souviens d'avoir croisé un gros hollandais suintant la bière, m'expliquant qu'il "était dans la saucisse" (sic) et qu'il venait ici pour affaire mais aussi pour les "bitches".....(re-sic).

C'est pour cela que je souhaite sincèrement qu'avant la Turquie, qui, à mon sens, n'a rien à faire dans l'Europe, du fait de sa position géographique, comme de sa position religieuse, les dirigeants européens s'intéressent à ces pays, qui sont déjà européens du fait de leur géographie, de leur histoire, et qui pourraient guérir de leur maux (pauvreté, mafia, trafics humains, etc. ...) en devant membres de la Communauté.

En Moldavie, à l'entrée des cinémas, il y a des petits pictogrammes : l'un avec un hamburger barré (pas de nourriture), l'autre avec un caméscope barré (pas de caméras), et l'autre avec une arme à feu barrée (..........). Puis, bien sûr, il y a un portique, comme dans les aéroports, et un agent de sécurité qui vous fouille au corps. Après cela, vous pouvez aller au cinéma.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Verrry intrrrresting my frrriend yourrr comment ! Et je crois que ça me donne encore plus hâte d'y aller, malgré tout...Aillant fait connaissance avec des moldaves certe, mais pilotes de l'armée de l'air du pays, je n'avais bien sur pas tout à fait la même vision des choses ... Je pensais la Moldavie plus riche que la Roumanie par exempe, vantant ses vignobles magnifiques, sa Vodka (bon on reste dans l'alcool)ses avions (forcément)etc ...Merci en tout cas pour cette analyse politico-économico-socialo-européenne.
Vivement qu'on aille voir ça par nous-même, c'est sur le parcours !

Anonyme a dit…

Verrry intrrrresting my frrriend yourrr comment ! Et je crois que ça me donne encore plus hâte d'y aller, malgré tout...Aillant fait connaissance avec des moldaves certe, mais pilotes de l'armée de l'air du pays, je n'avais bien sur pas tout à fait la même vision des choses ... Je pensais la Moldavie plus riche que la Roumanie par exempe, vantant ses vignobles magnifiques, sa Vodka (bon on reste dans l'alcool)ses avions (forcément)etc ...Merci en tout cas pour cette analyse politico-économico-socialo-européenne.
Vivement qu'on aille voir ça par nous-même, c'est sur le parcours !
See you