samedi 12 mai 2007

A LA UNE - SARKOZY DEBARQUE A L'ELYSEE


dessin paru dans le journal suisse "Le Temps"

PENSEE DE LA SEMAINE

"Vive l’alexandrin !
La bête aux douze pieds qui marche sur la tête"
Claude Nougaro

LA PLUME DU PETIT SAUVAGE - "LES ALEXANDRINS ELECTRIQUES"

Le rythme électrique de mon cœur bat plus vite
Quand il essaye de suivre ses pas aériens
Quand il tente, fébrile, de fuir à la suite
De ses nombreux charmes, et de ses genoux fins

Elle a tant de talent avec ses hauts talons
Et tant de galons avec tous ses beaux talents
Tant de drôle finesse cachée sous son beau front
Tant de belles ivresses même sous le mauvais temps

Alors je pose mes alexandrins électriques
Sur un bout de papier que je lui envoie de loin
Baudelaire Nougaro Verlaine et moi, enfin !

La futilité des mots est comme un oubli
Mais Brel se damne bien pour l’or d’un mot d’amour…

LA QUETE

Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler, d'une possible fièvre
Partir, où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal
Tenter, sans force et sans armure
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête
Suivre l'étoile

Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon coeur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'innaccesible étoile
Jacques BREL

LE CINEMATOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE : DANNY BOYLE

Peut on qualifier de génie celui qui manie l’éclectisme avec talent ?

Peut-on reconnaître les qualités d’un artiste uniquement à l’affirmation de son style, ou bien aussi à son goût pour s’aventurer dans tous les styles, à chaque fois avec bonheur ?

C’est par exemple le cas de Danny Boyle, réalisateur un poil schizo, qui sait à la fois faire dans la science-fiction (« Sunshine »), dans la comédie romantique (« Une vie moins ordinaire »), dans le film d’horreur (« 28 jours plus tard »), dans le conte (« Millions »), dans le thriller (« Petits Meurtres entre amis ») , dans la chronique shootée (« Trainspotting ») ou dans l’aventure exotico-mystique (« La Plage »).

Et, à chaque fois, ça cartonne !

La carrière de Danny Boyle, c’est un musée vivant du style cinématographique. Il est flagrant que ce réalisateur est un boulimique de cinéma, et qu’il a engrangé, tout au long de sa vie un immense savoir sur le septième art, ce qui lui permet de s’amuser à revisiter tous les genres cinématographiques, en les magnifiant de codes et de styles piochés à droite et à gauche, leur rendant ainsi un hommage toujours inspiré.

Dans « Sunshine », par exemple, le cinéphile amateur retrouvera des effets empruntés à Kubrick (le mysticisme de « 2001 l’odyssée de l’Espace », et le robot « conscient » qui pilote le vaisseai), bien sûr, mais aussi à Ridley Scott (le huis clos permanent du vaisseau, et la présence sous-jacente d’un intrus, comme dans « Alien »), et même à Michaël Bay (le Maître des gros blockbusters tels que « Armaggedon », dont « Sunshine » reprend quelques codes (notamment le mythe du héros sacrificiel qui va sauver l’humanité à grands coups de charges nucléaires), pour encore mieux se situer à l’opposé du style « blockbuster US »), entre autres…

C’est ainsi pour tous ses films. Se promener dans un film de Danny Boyle, c’est faire un zapping géant dans l’histoire du cinéma, au sein d’une histoire toujours bien tenue, et soutenue par des acteurs au diapason. Il faut dire que Boyle a compris qu’une des clés de la réussite d’un film, c’était la réunion d’une équipe fidèle, solide, et pérenne, que ce soit au niveau des acteurs, mais aussi de la photo, du montage, de la musique… Bref, la patte d’un réalisateur s’identifie mieux quand elle est protégée par une famille, et la famille Boyle existe bel et bien et ne cesse de s’agrandir…

Petit flashback sur l’histoire d’un grand talent qui commença par le théâtre, puis passa par la case télévision avant d’exploser sur grand écran…

Danny Boyle commence sa carrière au théâtre, à la « Join Stock Theatre Company » de Londres jusqu'en 1982. Il devient ensuite directeur adjoint du « Royal Court Theatre Company » en 1985 et met en scène parallèlement cinq pièces de théâtre pour la « Royal Shakespeare Company » grâce auxquelles il gagne plusieurs récompenses.Multipliant les terrains de jeux, il travaille aussi sur des séries pour la BBC, où il fait la connaissance du scénariste John Hodge et du producteur Andrew MacDonald avec qui il décide de passer au grand écran. Il conçoit alors une trilogie sur le manque d'argents (« Bag of money trilogy ») où il dirige à chaque reprise son acteur fétiche, l'Ecossais Ewan McGregor (membre honorifique et quasi permanent de la « famille Boyle »).Il réalise ainsi son premier long-métrage en 1994, « Petits Meurtres entre amis». Petit bijou d'humour noir, ce thriller permet à Danny Boyle de devenir l'un des jeunes cinéastes britanniques les plus prometteurs. Il confirme son talent avec « Trainspotting », film choc sur l'univers de la drogue présenté à Cannes Hors-Compétition en 1996, qui fait de lui un véritable réalisateur culte. Puis il conclut la trilogie avec « Une vie moins ordinaire », une histoire d'enlèvement et de rançon teintée d'humour et de romantisme qui marque sa première réalisation américaine.
Bénéficiant désormais d'une audience internationale, il réalise « La Plage », une aventure exotique, mystique, et sensuelle avec Leonardo DiCaprio et Virginie Ledoyen. Après un tournage mouvementé, le film est écorché par la critique, poussant ainsi le réalisateur à retourner en Angleterre pour se consacrer à des films plus intimistes.

Il garde toutefois le contact avec le scénariste de « La Plage » Alex Garland avec qui il travaille sur le film d’horreur « 28 jours plus tard » qui remporte cette fois un vif succès (c’est énorme !!!)

En 2004, il réalise Millions, (énorme aussi, mais dans un tout autre style) un conte au ton grinçant traitant de son thème fétiche, l'avidité, avant de faire appel une nouvelle fois à Alex Garland pour Sunshine en 2007, un ambitieux projet de science-fiction dans lequel une équipe d'astronautes doit rallumer le soleil qui est sur le point de s'éteindre, et qui vous laisse scotcher au fauteuil pendant deux bonnes heures. C’est même tellement scotchant, nerveux, rebondissant, que ça en est fatiguant… Mais l’esthétique créée pour le film et la beauté formelle de « Sunshine » sont absolument saisissantes, tout comme les acteurs, parfaits, et le développement passionnant des relations humaines et des évolutions psychologiques de chaque personnage au cours de ce huis clos spatial qui est certainement le meilleur film « spatial » depuis le second volet de Alien, sorti 21 ans plus tôt (celui de James Cameron,à mon sens le meilleure de la quadrilogie)

FINALEMENT, MIEUX VAUT ETRE ROMANTIQUE...

Cliquez ici... http://www.youtube.com/watch?v=4sGq9Iw0bUg

C'est Max Boublil, acteur, humouriste, et qui ose détourner à très mauvais escient la nouvelle scène française... Ca change de Delerm et Calogero...

C'est de mauvais goût, ouhlala.


Mais en vrai, finalement, mieux vaut être romantique, non ?

lundi 7 mai 2007

A LA UNE - LE NUANCIER DE SARKOZY

PENSEE DE LA SEMAINE


Johnny Cash

UN SAISISSANT BESOIN D'AUTORITE

Il semble que les Français ont exprimé massivement leur besoin d’être encadrés par un leadership puissant et autoritaire, sans doute en réaction aux dérives laxistes de la politique française sous la Vème République. Il semble que les électeurs ont cherché un chef d’Etat efficace, mais surtout un chef tout court, un leader, aux opinions précises, franches, marquées, et au sens de l’autorité puissant.

Sociologiquement, il semble que ce vote enterre définitivement la génération « mai 68 ».Une page se tourne, toute la génération des post soixante-huitards est maintenant totalement has-been, et la nouvelle génération, celle qui a les pouvoirs (économiques, médiatiques, et maintenant politiques) sont leurs enfants et incarnent les valeurs opposées à celles du mythe idéologique de 68.

Nicolas Sarkozy a su répondre, tout au long de sa campagne, à ce besoin de leadership, d’autorité, d’encadrement, de volontarisme et de pragmatisme. C’est sans doute une des clés principales de sa victoire, face à une candidate socialiste, molle, insipide, et dont le profil était tout le contraire de celui d’un leader fort, puisque tout son discours de campagne était basé sur la discussion, le dialogue, l’échange (Ségolène Royal, plutôt que de poser des propositions concrètes, passait son temps à dire « il y aura une grande discussion à ce sujet », « il y aura un grand débat »…).

Or un leader est celui qui décide, qui impose, qui tranche. En cela, Nicolas Sarkozy est, et sera, un bon leader.

Les Français ont donc plébiscité le candidat de l’action et des propositions concrètes (même si décidées plutôt unilatéralement) et non pas la candidate de la discussion et du débat (mais débattre sans aboutir est d’une profonde inutilité, et sans doute est-ce le talon d’Achille de la méthode Royal).

Peut-être que derrière ce vote se cache l’espoir qu’un leadership fort réunifiera la France ?

Ce choix est-il le bon ?

Réponse dans les mois à venir…

UN DANGER QUI NOUS GUETTE...

Aujourd’hui, plus de 80% des médias français, tous supports confondus (presse écrite, radios, télévisions), sont détenus par trois grands groupes : Dassault, Bouygues, et Lagardère.

Ces trois grands groupes sont des groupes familiaux, dirigés par Messieurs Dassault, Bouygues, et Lagardère, tous trois amis proches du nouveau Président.

Parmi ces trois dirigeants détenant la grande majorité des médias nationaux, l’un était le témoin du Président lors de son mariage avec Cécilia, l’autre est le parrain de leur fils.

Comment peut-on être sûr de l’indépendance de la presse dans une telle situation ? Trois hommes surpuissants détenant les clés de tous les grands médias, et trois grands amis du Président… Nous sommes régulièrement choqués par les faits et dires de la chaîne américaine Fox News, véritable appareil de propagande du Président Bush. Mais demain, qu’en sera-t’il de TF1, du Monde, de France Télévisions, de Canal Plus, du Figaro, de l’Express, du Point, de RTL, Europe 1, Radio France, M6 ?

A priori, il semble peu probable que ces médias soient dorénavant défavorables à un Président « ami » …

Restons méfiants… Celui qui a les clés du pouvoir et les clés des médias est potentiellement dangereux.

Je tenais aussi à souligner quelque chose d’horrible (de mon point de vue), et qu’aucun média (à part Libération et Marianne) n’ose soulever (forcément…) : sur ces trois grands groupes industriels français (Dassault, Bouygues, et Lagardère), deux vivent essentiellement des commandes de l’Etat… En effet, deux de ces groupes sont de puissants marchands d’armes, parmi les plus gros du monde occidental. Ca ne vous fait pas froid dans le dos de savoir que ceux qui vous divertissent et vous informent sont aussi des marchands d’armes ?

A méditer…

LE VOTE DES FRANCAIS DE SUISSE

Avec plus de 160.000 personnes, la Suisse romande compte l’une des plus importantes colonies d’expatriés français dans le monde.

Les votes de la communauté française de Suisse romande ne sont pas très surprenants… 57,35% pour Nicolas Sarkozy, et 42,65 % pour Ségolène Royal…

Le taux de participation a aussi été plus important, puisque près d’un expatrié sur deux (49,7%) a voté hier en Suisse (1% de plus qu’en 2002).

LE PETIT LAROUSSE ET LES PRESIDENTIELLES

Les Editions Larousse ont attendu avec impatience le résultat des élections hier soir pour pouvoir boucler l’édition 2008 de leur célèbre dictionnaire.

En effet, ce résultat était nécessaire pour actualiser l’article « France » du prochain Petit Larousse, mais aussi pour l’article consacré à Nicolas Sarkozy, qui, jusqu’alors, n’était « que » Ministre de l’Intérieur et Président de l’UMP. Le voilà donc rangé dans le dictionnaire comme 6ème Président de la Vème République Française.

Ségolène Royal, quant à elle, n’était pas encore référencée dans le Petit Larousse. Son article était toutefois prêt, en cas de victoire. Hélas pour elle et ses partisans, ils auront beau chercher dans les « R », elle n’y sera toujours pas.

UN PETIT DIVERTISSEMENT POUR SE CHANGER LES IDEES...