mardi 22 novembre 2005

A LA UNE - BANLIEUES : LA VIOLENCE CONTINUE DE SE PROPAGER.


BANLIEUES : La violence continue à se propager...
Alors que les médias font maintenant silence, Le Petit Sauvage, lui, ose montrer les photos choc qui font mal.

PENSEE DE LA SEMAINE

"Du moment qu'on rit des choses, elles ne sont plus dangereuses."
Raymond DEVOS

"ANGEL A", LE NOUVEAU FILM DE LUC BESSON - DERNIERES NOUVELLES


En attendant la sortie d'Angel A, le denier film réalisé par Luc Besson, avec dans le rôle principal Jamel Debouzze, et qui devrait sortir le 21 décembre prochain, vous pourrez découvrir la bande annonce de ce long métrage très attendu de la façon suivante :

- en exclusivité, demain, mercredi 23 novembre, la bande annonce sera disponible sur www.allocine.fr

- jeudi 24 novembre au soir, la bande annonce sera diffusée dans l'émission de Michel Denisot sur Canal +, "Le Grand Journal"...

- puis, à partir de ce wee-end, la bande annonce serai diffusée dans certaines salles de cinéma...

Ca arrive doucement donc, la nouvelle déferlante Besson...

Le nom de l'interprète féminin qui jouera aux côtés de Jamel n'est toujours pas connue.

On sait aussi que c'est un film en noir et blanc. Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle. Ca sent plus le chef d'oeuvre, ou tout du moins le bon film, que le navet, ou tout du moins "l'attrape-audience"....

LE CINEMATOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE - LES BLUES BROTHERS : SECONDS (D)ROLES





Bon, je crois que tout le monde connaît les "Blues Brothers", le cultissime film de John Landis....

L'ayant revu il y a peu de temps, je me suis rendu compte que quelques petites précisions s'imposaient.

Ces quelques petites précisions devraient, dans le cas où vous n'avez toujours pas vu ce monument du cinéma, du blues et de la soul, l'irrésistible envie de le voir immédiatement.

Et, si vous l'avez vu, l'irrésistible envie de le revoir immédiatement pour vérifier tout cela.....

Les "Blues Brothers" sont nés dans l'émission américaine de divertissement "Saturday Night Live", émission culte créée dans les années 70 et dont se sont inspirés, notamment, les Nuls pour leurs émissions légendaires sur Canal +. Canal + a d'ailleurs lancé la version française de ce show américain, intitulé tout simplement "Samedi Soir en Direct". Et l'émission originale est toujours diffusée sur Comédie!

Mais ne nous éloignons pas du sujet.

Le "Saturday Night Live", c'est une joyeuse bande de comédiens qui commettent en direct les plus drôles (et parfois lourdes) parodies possibles, les plus hilarants sketchs, les plus poilantes improvisations.

Parmi les acteurs révélés par l'émission citons notamment Chevy Chase, Bill Murray, Eddie Murphy, Mike Myers, Ben Stiller, Billy Crystal ou Jim Carrey.

Et certains sketchs ont été adaptés pour le grand écran comme "Wayne's World", créé tout d'abord par Mike Myers pour le SNL. Et aussi comme les "Blues Brothers".

John Belushi et Dan Akroyd, fous de musique soul et de blues, avaient créé pour le SNL un orchestre qui assurait les musiques de génériques, les pauses musicales et l'accompagnement des sketchs. Le comique du groupe était basé sur le décalage entre le répertoire interprété, très remuant et plutôt "hot" (Solomon Burke, Eddie Floyd, James Brown, etc.), et les attitudes des deux chanteurs Jake et Elwood, mi mafieux mi curés, tout de noir vêtu, le sourire rare comme une banquise au sahara, se déhanchant soudain de manière diabolique sur les riffs des musiciens et les envolées des cuivres.



John Landis, alors réalisateur pour l'émission, a le coup de foudre pour ces deux-là, et se dit qu'il ne faut pas rater l'occasion de faire une comédie musicale autour du blues et de la soul, au moment ou le disco s'empare de tous les médias et de toutes les pistes de danse.

Le succès phénomémal des Blues Brothers au sein du SNL les pousse à se produire en live pour quelques concerts exceptionnels, et à sortir deux albums de reprises ébouriffantes.

Peut à petit, l'histoire se construit dans la tête de Landis, histoire qui tient en deux lignes, et qui sert juste de prétexte à une succession de numéros musicaux époustouflants.

ARGUMENT DU FILM : deux frères gentiment gangsters se décident à récolter les fonds nécessaires au sauvetage de leur orphelinat tenu par des religieuses, en remontant le groupe "Les Blues Brothers" avec qui ils connurent jadis le succès.

Et bien Landis a tenu 2h30 avec ça.

Et c'est 2h30 de pur bonheur. Dans leur épopée blues et déjantée, Jake et Elwood se mettent tout le monde à dos : au moins la moitié des forces de Police des Etats Unis, une bande de nazillards aussi cons que ridicules, un groupe ringard de musique country, une ex petit amie qui rêve de se venger, etc. ... Il s'en suit la plus grande course poursuite automobile jamais réalisée, dans un jubilatoire foutoir et un fracas de tôle de voitures de police valsant dans tous les sens, jusqu'au final apocalyptique, ou police, chars, hélicoptères, forces spéciales et agents du trésor se retrouvent aux prises avec les deux chanteurs.

Chaque scène aurait pu être coupable d'être un pur navet, mais le tout, parsemé de répliques savoureuses, du jeu épique et comique de Belushi et Akroyd, et surtout de guest stars phénoménales, en fait un monument du cinéma.

Car, bien sûr, tout le monde se souvient des guest stars principales : James Brown en pasteur d'église, Ray Charles en marchand d'instruments (Ray qui rigole bien de son handicap dans ce film, et qui tire super bien au revolver...), Aretha Franklin qui tient le Soul Food Café, Cab Caloway, bref, autant d'apparitions légendaires qui ont fait autant de tubes légendaires (voir l'album de la BO des "Blues Brothers", que chacun doit avoir chez soi...)

Mais il y a beaucoup d'autres guest stars inattendues qui valent le détour :

Tout d'abord, Carrie Fischer, mais si mais si, la Princesse Léia de la saga STAR WARS, c'est elle qui joue l'ex petite amie vengeresse qui veut tuer Elwood en lui tirant dessus à la roquette, au lance flammes, à la kalachnikov..... bref, Carrie Fischer joue dans les "Blues Brothers" une sorte de "The Bride" (Uma Thurman dans "Kill Bill") avant l'heure.... C'est carrément "Kill Blues"! Et hilarant de voir la Princesse Léia déjantée au volant de son coupé sport, ou en train d'étudier le maniement du lance roquette tout en se faisant les ongles....



Il y a aussi Twiggy, le mannequin légendaire des années 70, qui joue le rôle d'une fille classe qui va se faire draguer par nos deux héros, Frank Oz, le créateur du Muppet Show, Chaka Khan, grand artiste du disco et de la funk, qui chante dans le choeur gospel du révérend James Brown.

Il y a John Lee Hooker, qui chante "Boom Boom Boom" dans la rue en face du resto de M'ame Aretha.....

Il y a John Landis, qui fait lui même une apparition dans son film.

Et, cerise sur le gâteau, si si si, à la fin, tout à la fin, il y a un inspecteur des impôts qui reçoit les Frères Blues, et cet inspecteur est interprété par .... Steven Spielberg, sans sa barbe mais avec une jolie petite moustache d'inspecteur des impôts !


Bref, ce film, c'est 2h30 de pur bonheur, de pur délire, de pur son, de pur chorégraphies.

Des chorégraphies, qui, à y regarder de près (notamment celle qui illustre le morceau "Think" d'Aretha Franklin), laissaient présager le plus beau et le plus long clip musical de l'histoire (plus de 15 minutes), qui n'est autre que "Thriller" de Michaël Jackson, réalisé par John Landis...


LE PHONOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE - KATIE MELUA : GEORGIE ON MY MIND







Katie Melua, magnifique brin de femme née en Géorgie il y a une petite vingtaine d'années, marche droit dans les pas de Norah Jones, la fille de Ravi Shankar, qui a ravi le public international de ses mélodies folk jazz douces et bluesy et de sa voix tendre et suave.

Katie est née en Géorgie, a grandi a Tbilissi, et est partie s'installer avec ses parents à Belfast quand elle avait 14 ans. C'est en Géorgie qu'elle apprit la musique, et à Belfast qu'elle décida d'en faire sa vie, courant les écoles et les consevatoires, apprenant piano, guitare, chant, gagnant de nombreux concours locaux et nationaux.




Et la voilà, soudain, qui débarque sur la scène internationale avec un album époustouflant, léger et délicat.

Chaque mélodie est une invitation au voyage, chaque morceau est un plaisir doux, mélange jazzy de world music et de folk.

"Nine Millions Bicycles", par exemple, le single actuellement très bien placé dans les charts internationaux, et diffusé en boucle sur MTV et MCM, est un bijou mélodique aux sonorités très asiatiques.



Mais on trouve aussi dans le répertoire de Katie Melua du blues pur, de très belles reprises de standards de jazz, et d'autres reprises moins évidentes et très surprenantes, telle la formidable réorchestration du tube de The Cure, "Just Like Heaven", qui est ici tranformé en ballade accoustique mélancolique et tendre, chantée par cette voix douce et féminine qui contraste avec celle du sombre et charismatique Robert Smith ...

Katie Melua donc, que vous pouvez entendre facilement partout ces temps-ci, si vous tendez bien l'oreille, est à recommander très largement pour une musique agréable à écouter, surprenante, dépaysante, et je précise que cette reprise de "Just Like Heaven" est absolument époustouflante, et que rien que pour ça, il faut écouter et aimer Katie Melua, qui, en plus, est vraiment très jolie, non ?

LES VOYAGES DU PETIT SAUVAGE : KIEV - NEIGE ORANGE

Il y a un an, l'Ukraine entrait dans l'histoire et faisait sa Révolution Orange.

De nouveau, les médias s'intéressaient à ce pays trop longtemps considéré comme la banlieue ouest de la Russie, et trop frappé du terrible sceau de l'accident nucléaire de Tchernobyl.

Qui voulait parler de ce triste endroit, où les compteurs geygers s'affolent, et où les indicateurs éconmiques n'avaient cesse de s'essouffler ?

Puis vint Yushchenko, l'homme de l'opposition, l'homme de la démocratie, l'homme de la révolution.

Les élection présidentielles d'octobre 2004 étaient évidemment truquées au profit de l'ancien président, corrompu et despote. Mais le Peuple a refusé cette mascarade electorale et est descendu dans la rue.

Ils n'ont pas brûlé de voitures, ils n'ont pas incendié d'écoles, ils n'ont tué aucun innocent. Ils n'ont pas fait une révolution "jeu vidéo", ils n'ont pas joué à "qui allait le plus faire chier les flics", ils n'ont pas fait le concours du quartier qui allait le plus passer à la télé. Ils ont compris que la vraie Révolution était non-violente. Ils ont compris que la vraie souffrance ne pouvait se combattre par d'autres souffrances.

Les Ukrainiens, eux, souffraient vraiment, dans un pays asphyxié par le manque total de moyens financiers, et de liberté d'expression.

Je roulais, hier, dans les banlieues sombres et enneigées de Kiev, et je me disais qu'ils devraient venir voir ici, ces jeunes de banlieues qui s'imaginent changer les choses en brûlant les voitures de leurs voisins et les écoles de leurs quartiers.

Les Ukrainiens ont changé les choses sans violence, sans haine, sans guerre, juste avec de la pugnacité, de la tenacité et de la poésie.


Ils sont restés des semaines, des mois, à camper, par centaines de milliers, sur la place centrale de Kiev, Krechiatyk. Ils agitaient des drapeaux oranges, symbole de leur volonté d'un monde en couleur, d'un monde libre, d'un monde guidé par le chef de l'opposition démocrate, Yushchenko.

Cet homme, tel un héros de roman, empoisonné à mort, mais ayant tout de même survécu, défiguré par la substance mortelle qu'on lui a donné, élan libérateur de tout un peuple, héros pacifique et démocrate très rare et donc précieux dans ce troisième millénaire où tout est prétexte à la violence.

Il y a un an, donc, la Révolution Orange en Ukraine. Grand mouvement pacifique, qui porte aujourd'hui ses fruits. Certains sont gâtés (la corruption est toujours présente, l'économie va de plus en plus mal), d'autres ont le goût délicieux des saveurs retrouvées (la liberté d'expression, de presse, d'action, l'ouverture des frontières, la démocratie).


Aujourd'hui, Kiev est une grande métropole aux ambitions internationales.


Le week end, l'artère principale de la ville est réservée aux piétons. La musique décore les murs des immeubles colossaux de l'époque soviétique. Les gens se baladent, fiers de leur peuple, heureux de leur liberté retrouvée, inquiets de leur futur incertain. La neige envahit les rues, le froid engourdit les membres, on va se réchauffer en buvant une petite vodka dans un café, où en se réfugiant dans une des nombreuses galeries marchandes souterraines, qui rappellent facilement les galeries similaires qu'on trouvent au Canada.


L'Ukraine a ce parfum délicieux des pays qui s'ébrouent dans une démocratie pure car toute neuve. Mêmes si de nombreux Ukrainiens (notamment les plus âgés) sont déçus des résultats de la Révolution Orange, qui n'a pas résolu les problèmes économiques, les générations plus jeunes vous emmènent facilement dans un tourbillon d'énergie et d'espoir qui vous fait penser comme eux : "ca va tellement mal aujourd'hui que forcément, demain, ça ira mieux".

Et, au moment de rentrer en Europe de l'Ouest, quand vous traversez ces barres HLM vétustes qui s'étirent sur des kilomètres d'étendues enneigées et fort tristes, vous vous posez beaucoup de questions sur l'avenir des vieux pays d'Europe comme la France, sur les fausses révoltes qui y éclatent, et les mauvaises réponses que le pouvoir en place leur donne.