jeudi 3 mai 2007

MA POSITION POUR LE SECOND TOUR - APPEL A NE PAS VOTER

Dimanche, je vous appelle à ne pas aller voter.

Dimanche, je vous appelle à ne pas cautionner le manichéisme politique et médiatique qui a mis en place le duel Royal / Sarkozy.

Dimanche, profitez plutôt du printemps. Abstenez vous de voter. Faites la fête, l'amour, ou la sieste.

Car en effet, quelle est la pertinence du choix proposé aux français ?

Une socialiste rêche, sèche, petit pantin médiatique manipulé par les sempiternels oligarques du PS, les vieux éléphants, dont la seule crainte est que le système politique français (la fameuse alternance, la fameuse bipolarisation droite-gauche) s’effondre et que leurs acquis explosent ? Car les Fabius, Strauss Khan, Lang, Hollande, et consors, ne sont que de vieux filous costumés et obsédés par la seule préservation de leurs petits réseaux, de leurs accointances, de leurs influences, de leurs privilèges. Ségolène Royal, dont le discours automatique, monocorde et monotone porte bien à croire qu’elle n’est qu’un pantin tiré par toute la bande des vieux briscards, est-elle la solution pour la France ? Son idée d’ordre juste, ses propositions autoritaires, cachés sous une apparente docilité féminine, montrent bien à quel point elle est une main de fer cachée dans un gant de velours. Sa dernière lubie démago, balancée au stade Charléty en début de semaine, est de se réapproprier les valeurs de mai 68, ce qui est d’une pertinence rare quand on parle d’avenir en 2007. Elle va repêcher de vieilles idées bobos, de vieux idéaux hypocrites et mensongers, pour flatter dans le sens du poil toute cette nouvelle société boboïste, qui se la raconte ouverte et généreuse en faisant du vélo à l’Ile de Ré alors qu’il n’y a pas plus intolérante et égocentrique.

Les socialistes aujourd’hui, ce sont des gens de droite, mais avec l’hypocrisie en plus.

Il ne faut pas voter Royal. C’est un pantin au service de l’intelligentsia socialiste.

Et à droite, justement…

A droite, justement, il y a pire, bien pire, il y a un cauchemar qui s’appelle Nicolas Sarkozy. Un mélange de tout ce qui se fait de mieux dans la droite réactionnaire internationale.

Sarkozy, c’est les médias à sa botte, comme Berlusconi en Italie.
Sarkozy, c’est une politique pro-américaine et ultra-libérale comme Aznar en Espagne.
Sarkozy, c’est un système entier de réseaux de pressions et d’influences, d’autoritarisme primaire, de violence verbale, c'est la politique de la vendetta et de l'intimidation, comme Poutine.
Sarkozy, c’est un manque flagrant d’intelligence et de culture, c’est une incarnation de l’arrivisme politique et populiste, comme Bush.

Dans toute la campagne de Sarkozy, campagne commencée il y a plus de trois ans, on peut lire ses inquiétants travers : une soif de pouvoir et un égo démesuré, à la limite du culte de la personnalité (il ne parle que de lui, tout le temps), la plupart des grands groupes industriels et médiatiques dans sa poche, une multiplication des pressions et des menaces sur les appareils de presse indépendants, une violence permanente assortie d’un entretien soigné de la politique du conflit.


Cinq années de sarkozysme, ce sera cinq années de politique du conflit. Depuis des années cet homme n’a de cesse de diaboliser les uns, et de sanctifier les autres, de dresser telle communauté contre telle autre, telle corporation contre telle autre, telle catégorie sociale contre telle autre, telle génération contre telle autre… La ville contre la banlieue, ceux qui se lèvent contre ceux qui ne se lèvent pas (véridique !), la police contre les jeunes, etc. Son jeu favori est de souffler sur les braises de la Société et de faire partir de larges foyers d’incendie pour ainsi mieux intervenir comme homme providentiel, faire son Zorro, à grands coups de police et de manipulations médiatiques, jouer de sa force, et manipuler l’opinion publique pour… qu’elle soit toute dédiée à son culte, à son hégémonie, à sa bienfaisance. Et gare à ceux qui diront le contraire, ils seront court-circuités ! D’ailleurs, il l’a dit lui-même, texto : « c’est avec moi ou contre moi ». La politique du conflit…

Je suis persuadé que Sarkozy président, ce sera l’embrasement de la France. C’est un homme mauvais, aux idées dangereuses pour la Démocratie, un nabot impulsif, aigri, à l’égo surdimensionné, qui ne rêve que de pouvoir et qui fera tout pour, une fois conquis, le garder.

Sarkozy parle d’eugénisme, d’identité nationale, de république chrétienne (en parlant de la France !), de budget renforcé pour l’Armée, d’un renforcement conséquent des forces de l’ordre (et non des gardiens de la paix, ce qui, syntaxiquement, est très révélateur : il privilégiera toujours les bataillons de CRS à la Police Urbaine de Proximité), d’une libéralisation quasi sauvage de l’économie, et de tout un tas d’autres sujets qui me font vraiment froid dans le dos.

Il ne faut pas voter Sarkozy. C’est un homme dangereux pour la République et la Démocratie.

Dimanche, donc, il ne faut pas voter. Il faut refuser le choix qu’on nous propose. Il faut résister.

Ne pas voter, ou voter blanc, c’est dire que ni l’un ni l’autre ne nous conviennent. C’est refuser le système. C’est défendre les vraies valeurs de la République, de la Démocratie, c’est défendre le peuple. Refuser le choix imposé, c’est, en quelque sorte, se révolter. Etre libre.

Dimanche, il faut rester libres.

PENSEE DE LA SEMAINE

« En notre temps, la seule querelle qui vaille, c’est celle de l’homme. C’est l’homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre, et de développer. »

Général de Gaulle, 25 mars 1959, discours à l’Elysée.

LE DEBAT TELEVISE ROYAL-SARKOZY

Détail amusant : je l'ai regardé sur... MTV... Véridique !

La chaîne l'a diffusé dans son intégralité, sans en faire un remix R'n B et sans faire voter le public. C'est une initiative louable pour intéresser les plus jeunes à cette échéance importante.

Je ne suis pas allé vérifier si le débat a été diffusé sur "Cartoon Network". Ni sur la chaîne "Animaux"...

CONSTERNATION

JE CROIS BIEN QUE JE VAIS REGRETTER CHIRAC.

CITATION DE FRANCOIS BAYROU A PROPOS DE NICOLAS SARKOZY

« Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche. »

François BAYROU, conférence de presse à l'issue du premier tour

LA TROISIEME VOIE

La belle nouvelle de ces élections présidentielles, c’est l’émergence réelle d’une troisième voie républicaine et démocratique, qui dame le pion à la traditionnelle troisième voie qui émergeait jusqu’alors, l’extrême droite.

Avant, lorsqu’on n’était pas satisfait, ni de la droite, ni de la gauche, on votait FN (ou alors, dans un sursaut d’intelligence utopique, on votait Arlette).

Aujourd’hui, ceux qui rejettent le système bipolaire archaïque droite/gauche et son cortège de politicards revanchards et rapaces, ceux qui croient à la liberté de pensée, à la pluralité des idées, au bon sens, aux valeurs justes de la République (au sens étymologique du terme, « la chose [la propriéte] du peuple »), ceux là peuvent se retrouver dans un grand mouvement centriste, une troisième force arbitre qui dynamite ainsi l’archaïsme politique.

Au premier tour de l’élection présidentielle, 18% des français ont rejeté les extrêmes, la droite, et la gauche, pour appeler du sang neuf.

Ce sang neuf, incarné aujourd’hui par François Bayrou, peut être, comme en Italie (la coalition gouvernementale de Romano Prodi), un front commun républicain. En France, ce grand parti démocrate nouveau pourrait être un lieu d’expression et de lutte contre les deux grands partis en place, un lieu où la gauche socialiste progressiste, la sociale-démocratie, le social-libéralisme, le christianisme social, les défendeurs de la laïcité républicaine et du gaullisme authentique auraient leur place dans une union au-delà des familles politiques, pour le bien de la France et des valeurs auxquelles elle est attachée depuis plus de 200 ans : liberté, égalité, fraternité.