lundi 9 janvier 2006

A LA UNE - NOËL, C'EST BIEN FINI...


Tout le monde connaît les images du Père Noël tout fringuant le soir de Noël. Mais peu de gens ont vu les images du Père Noël le soir du réveillon du 31 décembre... C'est du joli, Monsieur Noël !

PENSEE DE LA SEMAINE

"La nostalgie que nous avons des pays que nous ne connaissons pas n'est peut-être que le souvenir de régions parcourues en des voyages antérieurs à cette vie."
Jules RENARD

LE CINEMATOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE - LE MONDE DU NARNIA


Noël et les fêtes de fin d’année sont, depuis quelques années, la période propice à la sortie sur les écrans de nombreux films dits « familiaux », où le fantastique, l’humour et la féerie sont subtilement dosés pour que chacun, de 7 à 77 ans, y trouvent plus ou moins satisfaction…

L’hiver et ces jours froids poussent en effet volontiers le cinéphile du dimanche dans les salles obscures, plus que l’été et ses désirs de bains de mer ou de soleil (même si, curieusement, les puissants « blockbusters » du cinéma sortent en juillet et en août).

Il y a donc trois mois denses pour ceux qui veulent des grands écrans copieusement remplis : juillet, août et décembre.

En décembre, Disney a dégainé le premier avec son Chicken Little. Puis, Harry Potter est revenu, Besson nous a enfin sorti son conte en noir et blanc, Peter Jackson s’attaque à un autre mythe, King Kong, Kirikou, lui, s’attaque à la Sorcière, et la Sorcière, elle, en tous cas la Sorcière Blanche, s’attaque à la belle province de Narnia.

Harry Potter m’a déçu et agacé, c’est sans doute l’adolescence du héros qui fait ça, il était beaucoup plus sympa et rigolo quand il était petit, ce Potter. L’épisode 4 de la saga n’est que la somme des répétitions des trois autres épisodes (un tournoi qui oppose Harry Potter à des concurrents plus ou moins vils, l’immonde Voldemore qui fait des siennes, des complots à Poudlard, voilà pour la formule, saupoudrée pour l’occasion de quelques prémisses de sentiments amoureux).

Alors, je me suis laissé tenté par le Monde de Narnia, féerie féerique signée Disney, il n’y a pas à dire, ils savent y faire quand même.


Le Monde de Narnia est donc l’adaptation d’une saga littéraire enfantine à succès, écrite par un auteur anglais méconnu par ici, du nom de C.S. Lewis.

Dans cet univers prisonnier des glaces soufflées par l’ignoble Sorcière Blanche, on retrouve des dizaines de références aux mythologies et aux légendes antiques, ainsi que des clins d’oeils savamment créés en rapport avec les fantasmes enfantins de tout un chacun.



Qui n’a pas rêvé, dans son enfance, de devenir un valeureux chevalier (ou une courageuse princesse), qui sauverait, chevauchant un équidé complice et bavard, une contrée d’une bien triste destinée et accèderait ainsi au trône comme un monarque juste et bon ? Qui n’a pas rêvé d’animaux qui parlent, lions, castors, guépards, chevaux, oiseaux, et autres ? Qui n’a pas rêvé d’horribles monstres, orques, trolls, gnomes, méchante sorcière ? Qui n’a pas rêvé de pouvoir être grand d’un coup, juste comme ça, et de devenir le héros vivant d’un monde imaginaire ?



L’univers de Narnia, c’est tout cela, et bien plus encore. Chaque scène, chaque décor, chaque personnage, renvoie à nos rêves d’enfants, à nos jeux imaginaires, aux histoires que l’on se racontait petits…. Un monde merveilleux, qui serait caché au fond d’une armoire, dans une pièce où il ne faut pas rentrer…..

Servie par de magnifiques effets spéciaux, et par un réalisateur qui s’y connaît en histoires merveilleuses (il a signé les deux Shrek, c’est dire…), Le Monde de Narnia est une sorte d’Histoire sans Fin du 3ème millénaire, un univers merveilleux dans lequel, j’espère, de nombreux enfants viendront se réfugier, pour y développer leurs rêves et leur imagination, et dessiner un monde qui n’irait plus de désillusions en déceptions.

DINARD - LE REVEILLON MURMURE


Quoi de plus délicieux pour passer de 2005 à 2006 que de se réfugier dans un lieu hors du temps, où tout se passe doucement, où les palmiers sont encore verts et l’air toujours doux ?

Cet endroit existe, il est à trois heures de train de Paris, et s’appelle Dinard, petite station balnéaire bretonne des côtes de la Manche, à 10 kilomètres de Saint Malo.


Il fait toujours beau à Dinard, on dit que c’est une légende, que les Bretons disent cela parce qu’ils en ont ras le bol d’entendre dire qu’il pleut toujours en Bretagne, sauf les jours où il y a des averses.

Le Breton, sarcastique, explique généralement au touriste médusé que non non non, en Bretagne, il ne pleut pas toujours, il ne pleut que sur les cons. Et paf.



Quant à moi, j’ai une explication rationnelle, tout au moins au sujet de la météo dinardaise, toujours exceptionnellement clémente. La situation géographique particulière de la ville (en haut, au coin à droite de la pointe bretonne, en fait un espace protégé des courants froids de l’Atlantique et un berceau dans lequel viennent se lover les courants chauds du Gulf Stream.)

D’où des palmiers, même en plein hiver, des fleurs vivaces toutes l’année, et des températures du 1er janvier flirtant avec les 15 °C.

Bon, voilà pour le cours de météorologie.

Dinard, donc, une ville hors du temps, où l’on aime à flâner dans ses avenues bordées de langoureuses et mystiques villas victoriennes.


Ces villas, construites au milieu du XIXème siècle, généralement par de riches bourgeois anglais, sont plus de trois cent dans l’agglomération, et sont toutes classées au registre du patrimoine national. Chacune a son propre caractère, ses propres caractéristiques architecturales, chacune est unique et fait d’une simple balade hivernale un moment magique, romanesque, presque littéraire, ou chaque maison serait un livre ouvert sur une époque révolue, qui nous inviterait à partager son histoire.




Les plages, infinies sous l’effet des grandes marées, le casino, impérial, debout face à la mer, et les illuminations de Noël, complètent le portrait d’une petite ville éternelle, qui refuse obstinément de céder aux sirènes du modernisme effréné et de 2006.









Réfugié là, à l’hôtel Altaïr, niché au cœur d’une des trois cent demeures classées de la ville, sous les boiseries des plafonds centenaires, et le bordeaux chamarré des vieilles tapisseries, à la lumière des chandeliers d’étain, j’ai dégusté un homard à l’armoricaine, quelques saint jacques, un cœur de bœuf Rossini (avec une escalope de froid gras frais), et quelques gourmandises. Douze coups de cloche et quelques bouteilles de champagne plus tard, je ne savais plus très bien dans quel siècle j’étais, mais j’étais sûr d’avoir bien commencé l’année, ayant une sainte horreur des réveillons où l’on fait tourner les serviettes, sauter les bouchons de mousseux, en prenant soin de dégager les cotillons qui se sont pris dans nos cheveux.







Pour bien commencer votre année amoureuse, un conseil donc : un petit week end à Dinard, à l’Hôtel Altaïr, un moment de bonheur romantique, intemporel, discret et suave comme un très beau parfum.