vendredi 6 avril 2007

A LA UNE - KALEIDOSCOPE !



PENSEE DE LA SEMAINE

"Quand l'homme a découvert que la vache donnait du lait, que cherchait-il exactement à faire ce jour-là ?"
Philippe GELUCK

PETITE REFLEXION SUR LE TOTALITARISME ET LA PENSEE UNIQUE

UTILE AVANT LES PRESIDENTIELLES ...
Les fourmis intéressent les hommes, car ils pensent qu'elles sont parvenues à créer un système totalitaire réussi. Il est vrai que de l'extérieur, on a l'impression que dans la fourmilière, tout le monde travaille, tout le monde obéit, tout le monde est prêt à se sacrifier, tout le monde semble pareil. Et pour l'instant, les systèmes totalitaires humains ont tous échoué. Les Egyptiens, les Grecs, les Romains, les Babyloniens, les Carthaginois, les Perses, les Chinois, les Anglais, les Russes, les Allemands, les Japonais, les Américains, ont tous connu des périodes de splendeur où il leur semblait que leur manière de vivre pouvait se transformer en référence mondiale, mais heureusement, un petit grain de sable est toujours venu mettre à bas leur édifice uniformisé.

Alors on pense à copier l'insecte social (l'emblème de Napoléon n'était-il pas une abeille?). Les phéromones qui inondent la fourmilière d'une information globale, c'est aujourd'hui la télévision et le web planétaire qui nous transmettent à tous les mêmes images, les mêmes pensées, les mêmes musiques. L'homme croit qu'en offrant à tous ce qu'il estime le meilleur, il débouchera sur une humanité parfaite.

Ce n'est pas le sens des choses.
La nature, n'en déplaise à Mr Darwin, n'évolue pas vers la sélection des meilleurs. (Selon quels critères, d'ailleurs?)

La Nature puise sa force dans la diversité. Il faut des bons, des méchants, des fous, des désespérés, des sportifs, des grabataires, des bossus, des siamois, des becs de lièvre, des gais, des tristes, des intelligents, des imbéciles, des égoïstes, des généreux, des petits, des grands, des Noirs, des Jaunes, des Rouges, des Blancs, il en faut de toutes les religions, de toutes les philosophies, de tous les fanatismes, de toutes les sagesses... Le seul danger est qu'une de ces espèces soit éliminée par une autre.

On a constaté que les champs de maïs artificiellement conçus par les hommes et composés des frères jumeaux du meilleur épi (celui qui a besoin du moins d'eau, celui qui résiste le mieux au gel, celui qui donne les plus beaux grains) mourraient tous d'un coup à la moindre maladie, alors que les champs de maïs sauvage composé de plusieurs souches différentes, ayant chacune leurs spécificités, leurs faiblesses, leurs anomalies, arrivent toujours à trouver une parade aux épidémies.

La Nature hait l'uniformité et aime la diversité. C'est là peut-être que se reconnaît son génie.
Source : ESRA de Bernard Werber

LA PLUME DU PETIT SAUVAGE - POESIE: "LE BATEAU LIVRE"

Tu es une tentation
Un plaisir une gourmandise
Un frisson une émotion
Un souvenir un espoir
Un souffle
Un coeur
Un regard

Tu es une promesse
Une croyance une histoire
Une légende une vérité
Une parole un mot
Un murmure
Un sourire
Un cri

Tu es un océan
Un beau rivage que j'explore
Je suis ton bateau livre

LE MONDE FANTASTIQUE DE LA SUISSE



CHRONIQUES SENEGALAISES - NIASSAM

Il y a de courts moments assez exclusifs dans votre vie, ou votre existence éveillée est encore mieux que vos rêves endormis.

Ce fut le cas, à Niassam, au Lodge des Collines, au sud du Sénégal, dans la grande mangrove du delta du Sine Saloum, à quelques poignées de sables de la frontière gambienne.

Là, au bord d’un bras perdu du fleuve Sine Saloum, un couple d’heureux aventuriers a créé un lodge idéal, écologique et luxueux.

Respectueux de la nature, l’ensemble architectural du site se décline selon les éléments naturels. Certaines chambres sont nichées dans de petites maisonnettes de bois, perchées au cœur de baobabs séculaires, dont les troncs sont un mur de votre salle de bain. D’autres sont posées sur des pilotis, au bord de l’eau paisible du bras de fleuve. D’autres sont de beaux bungalows en terre, au creux de la végétation locale. Chaque détail est étudié avec un soin et un raffinement délicat et inspiré.

Poser ses valises le temps de deux nuits dans cet endroit est une expérience unique qui vous offre les plus précieux cadeaux : liberté, sérénité, temps, silence, beauté, nature.

Sur votre lit, ou dans votre hamac, en haut de votre baobab, vous ressentez alors l’immense tranquillité du bonheur vous bercer.

Vous voilà prêt à admirer la symphonie de couleur que sait si bien jouer la nature, le temps des levers et des couchers de soleil.



Une plénitude totale vous envahit, et régule tout votre être. Magie des grands espaces africains, après des heures de routes et de piste chaotique depuis Dakar. Tout autour du lodge, mille surprises naturelles s’offrent à vos yeux : baobabs aux formes merveilleuses, puits de sels multicolores, oiseaux variés, faune discrète mais à la présence permanente, océan tout proche… Vous pouvez découvrir les richesses de la région par de multiples moyens : équitation, attelage, 4x4 (beaurk !), promenade, pirogue, ULM…


L’activité conseillée reste toutefois, dans ce lieu préservé et hors du monde, le farniente, la méditation, la lecture… et l’amour, si vous partez à deux, que vous pouvez décliner là de mille façons… Oui, voilà un bel endroit pour aimer bien !

Enfin, la piscine naturelle est là pour vous rafraîchir les idées, le bar et ses rhums arrangés est là pour les réchauffer… Sans oublier le restaurant, qui joue la carte de la gastronomie conjuguée selon les arrivages du marché local… Beaucoup de poisson, mais toujours très bon !

Et puis surtout… Dormir dans une chambre en bois perchée en haut d’un baobab…. Se réveiller face à une nature majestueuse et infinie, et prendre son petit déjeuner, seuls au monde, sur une table dressée sur pilotis au milieu de l’eau, au petit matin… Ca, c’est un beau rêve à réaliser ! Un souvenir idéal et partagé, que je conseille vivement de faire exister si un jour vous vous rendez au Sénégal…


http://www.niassam.com/

dimanche 1 avril 2007

PATATE D'AVRIL

La patate d'avril, heureuse héritière du poisson éponyme...

LE MONDE FANTASTIQUE DE L'OULIPO

En 1960, alors qu’il est dans une période de sa vie où écrire de façon naturelle lui semble de plus en plus difficile, Raymond Queneau, auteur entre autres des "Exercices de style" et de « Zazie dans le Métro » , se voit proposer par François Le Lionais l’idée originale de monter un groupe d’investigation de littérature expérimentale. L’idée fait mouche! Et l’Oulipo est né !


La première réunion eut lieu le 24 novembre de cette année-là. Les Oulipiens étaient au départ au nombre de sept : Raymond Queneau et François Le Lionais, respectivement fondateur et co-fondateur, ainsi que Jean Lescure, Jean Queval, Jacques Duchateau, Claude Berge, et Jacques Bens. Ce petit groupe allait bientôt prendre dans ses rangs un grand nombre d’auteurs reconnus.

Le nom d’Oulipo ne fut adopté qu’un mois plus tard, suite à une intervention de Albert-Marie Schmidt. Le groupe s’était au préalable donné le nom de S.L.E, pour Séminaire de Littérature Expérimentale, mais ce qui devait rendre original leurs travaux était avant tout la Potentialité de l’écriture. La littérature devait devenir explorable au même titre que les mathématiques, puisqu’il était question de chercher tous les modes d’expressions et toutes les manipulations possibles applicables à l’écrit. Le but de l’Oulipo était de découvrir des structures nouvelles et leur donner des exemples, tout en ne possédant jamais le titre de travail mais au contraire de distraction!



Voici selon eux même, quelques contraintes et manipulations qu’il est possible de s’imposer :




L’ANNAGRAMME:
Il consiste à mélanger les lettres d’un mot ou d’une phrase afin d’en donner un sens tout autre.
Exemple : éternité > étreinte (Montherlant)

LE LIPOGRAMME :
Il consiste à choisir une lettre et décider de ne jamais l’utiliser dans le texte que l’on écrit. Un des livres les plus représentatifs de cette contrainte est "La disparition" de George Perec : vous n’y trouverez pas de lettre « e »!

LE BEAU PRESENT / LA BELLE PRESENTE:
Il consiste à écrire un poème en n’utilisant que les lettres présentes dans un nom précis. C’est souvent une dédicace à la personne dont le nom est utilisé.
Exemple :
Alpha réel
Rare phare
Elle appelle
Elle pare

LE PALINDROME :
C’est le nom donné aux mots ou aux phrases identiques si elles sont lues de droite à gauche ou de gauche à droite. Du plus simple « non » et « ressasser » jusqu’au: « Tu l’as trop écrasé César, ce Port Salut »

L’HOMOPHONIE :
Elle consiste à écrire deux phrases avec des mots différents, mais qui sont phonétiquement identiques.
Exemple: « Un bon appartement chaud » devient « Un Bonaparte manchot ».

LA LITTERATURE DEFINITIONNELLE :
C’est l’art de remplacer un mot par sa définition, de manière de plus en plus spécifique et original. De telle sorte qu’une phrase toute bête comme : « Un chat boit du lait » pourrait devenir : « Un petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, et aux oreilles triangulaires effectue l’action de boire un liquide nutritif blanc et crémeux riche en lactose. »

LE PORTRAIT ROBOT :
Il consiste, à l’aide d’expressions toutes faites, de faire le portrait d’une personne, d’un corps de métier etc..
Exemple:
Le Faussaire
Faux visage
Faux cil
Faux nez
Faux sens
Faux bras
Faux doigt
Faux cul

LES FILIGRANES :
Il s’agit de choisir dans un dictionnaire un ensemble d’expressions se composant tous d’un même mot. Retirer ce mot. Construire un court poème avec ce qu’il reste.
Exemple: « Grande trotteuse, petite aimantée, le chas à tricoter. » (l’aiguille)

LE POEME DE METRO :
Qu’est ce qu’un poème de métro.
J’écris de temps à autre des poèmes de métro, ce poème en est un.
Voulez vous savoir ce qu’est un poème de métro?
Admettons que la réponse soit oui voici donc ce qu’est un poème de métro.
Un poème de métro est un poème composé dans le métro pendant le temps d’un parcours.
Un poème de métro compte autant de vers que votre voyage compte de stations moins un.
Le vers est composé dans votre tête entre les deux premières stations de votre voyage.
Il est transcrit sur papier lorsque la rame s’arrête à la station deux.
Le deuxième vers est composé dans votre tête entre les stations deux et trois de votre voyage.
Il ne faut pas transcrire lorsque la rame est en marche.
Il ne faut pas composer lorsque la rame est arrêtée.
Le dernier vers du poème est transcrit sur le quai de votre dernière station.
Si votre voyage impose un ou plusieurs changements de ligne le poème comporte deux strophes ou davantage.
Si par malchance la rame s’arrête entre deux stations c’est toujours un moment délicat de l’écriture d’un poème de métro.
(Jacques Jouet)

LE POEME DE BISTRO :
Le principe est identique au poème de métro. On compose entre deux verres ; on transcrit avant que le coude ne démarre au prochain verre. Si on change de place on change de strophe.

Attention la composition du poème de bistro fait vite tourner la tête…

Voilà quelques exemples qui montrent que la littérature et l’écriture sont de formidables terrains de jeux et de libertés. Les mots sont fous, les mots peuvent tout. Jouons avec !

Comme la musique et ses 8 notes, l’écriture et ses 26 lettres permet toutes les audaces, toutes les créations, tous les délires, tous les styles, toutes les déclarations.
L’Oulipo existe encore, voici l’adresse du site : www.oulipo.net

"C’est en écrivant qu’on devient écriveron !" (Raymond Queneau)