lundi 4 juin 2007

A LA UNE - Y'A PLUS DE SAISON MA POV'DAME

Vous aussi vous vous êtes crus à la Toussaint pendant la Pentecôte ?
Y'a plus de saison, ma pov'dame...

PENSEE DE LA SEMAINE

« Le temps béni est celui des circonstances heureuses. »
Jean Claude BRIALY

L'INFO EN PLUS - ETRE VIVANT ?

Le vivant a été défini par l'Organisation des Nations Unies selon cette proposition :

"Un organisme est dit vivant lorsqu'il échange de la matière et de l'énergie avec son environnement en conservant son autonomie, lorsqu'il se reproduit et évolue par sélection naturelle darwinienne".

Alors posez-vous (posons-nous) ces quatre questions :

- construisons nous un réseau d’échanges entre nous et l’extérieur (matière, énergie, idées) ?
- sommes nous pour autant autonomes ?
- sommes nous reproductibles, et/ou tendons nous à l’être (par nos comportements sexuels) ?
- sommes nous capables, ou tendons nous vers une évolution positive de nos êtres et de nos existences (et non pas une régression) ?

Il semblerait, mais c’est sommes toutes assez arbitraire, qu’il est nécessaire de répondre positivement à ces quatre questions pour être qualifié de… « vivant »…

C’est là le prémisse d’un immense débat philosophique et éthique sur l’existence que je serai ravi de partager avec qui veut.

LE CINEMATOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE : CANNES 2006 - "TRIANGLE"

« Triangle » est un film hong-kongais surprenant à plus d’un titre. C’est d’abord un excellent et curieux mélange des genres, qui brasse comédie, thriller, chronique sociale, et drame sentimental. C’est aussi, et surtout une expérience formelle et scénaristique hallucinante.


En effet, « Triangle » est un film écrit et réalisé à 6 mains (donc à 3 réalisateurs, partant de l’hypothèse qu’aucun n’est manchot).

Johnnie To (« Election », « Breaking News »), Tshui Hark (« Histoire de Fantômes Chinois », « Il Etait Une Fois en Chine »), et Ringo Lam (« In Hell », « Replicant »), maîtres incontestés du cinéma d’action de Hong Kong, ont décidé de coréaliser un film à trois en en tournant chacun une partie de trente minutes.

A la manière d’un cadavre exquis cinématographique, le premier tourne trente minutes, et le second devra continuer par trente nouvelles minutes, en respectant l’histoire mise en place, et en ajoutant de nouveaux éléments, et ainsi de suite pour le troisième, sans qu’aucune discussion entre les trois avant la fin des tournages ne soit tolérée…

La vie n'est pas facile pour Sam, Fai et Mok, trois amis qui se démènent pour joindre les deux bouts, jusqu'à ce soir d'orage où un mystérieux vieillard vient les trouver dans un bar en leur proposant de devenir riche rapidement : un antique trésor serait enterré sous un bâtiment du gouvernement, placé sous haute surveillance.


Ils décident de tenter l'aventure et de forcer leur destin, et ce qu'ils découvrent dépasse leurs rêves les plus fous : un ancien cercueil contenant une robe de cérémonie parée d'or. Selon Mok, qui est antiquaire, ils ont une fortune entre les mains.

Et cette perspective va mettre leur amitié à rude épreuve, les trois amis étant pris d'une avidité incontrôlable… Sans compter les complications dues à Ling, la femme de Sam, qui décide de voler la robe pour s'enfuir avec son amant, et à une poignée de gangsters venus du continent qui, eux aussi, sont bien décidés à mettre la main sur le trésor…

Entre leur survie, leur avidité et leur amitié, Sam, Fai et Mok devront faire leur choix...

Le résultat de cette écriture inédite est à la hauteur du risque pris. Inattendu, original, imprévisible, bien mené, ce film ne manque pas de qualités. Les trois réalisateurs savent nous entraîner dans leurs univers et leurs styles différents, et cultivent à merveille le décalage entre l’homogénéité d’une intrigue et la variété des styles et des effets (de mise en scène, de narration) qui composent cette intrigue. Toujours dépaysé, toujours surpris, le spectateur n’est pour autant jamais perdu.

Et c’était un pari difficile tant les rebondissements sont nombreux et tant chaque scène est différente de la précédente…

« Triangle » est donc un patchwork de styles et de tons réussis, qui monter bien la créativité exceptionnelle du cinéma asiatique, qui sait aujourd’hui mieux qu’aucun autre réinventer le 7ème art tout en le gardant accessible et populaire.



« Triangle », un film de Johnnie To, Tsui Hark et Ringo Lam, présenté hors compétition au 60ème Festival de Cannes, sortie en France le 12 décembre 2007

ELECTIONS LEGISLATIVES EN FRANCE : UN INDIEN DANS LE BULLETIN


Il porte un chapeau à plumes, vit dans un tipi sans eau courante ni électricité et roule en Cherokee: "Loup solitaire", François Grossi pour les intimes, se veut le candidat aux élections législatives le plus atypique de tout l'Hexagone.

Dans sa circonscription de Neufchâteau, la quatrième des Vosges, aucun de ses adversaires ne lui ressemble, même de loin. "Il n'y en a pas d'autres comme moi", remarque-t-il, un grand sourire aux lèvres, tout en s'éventant avec une plume d'aigle.
Ses affiches, où il apparaît en guerrier, tenue de daim "faite sur mesure au Maroc" avec fourrure et franges, chapeau à plumes rouges, noires et blanches sur le chef, devant une verte prairie, le distinguent substantiellement des autres candidats.

Le slogan de sa campagne ne jure pas avec le reste. "L'homme de la Plaine (vosgienne): combattre l'injustice, c'est sa seule raison d'être", lit le citoyen stupéfait sur les panneaux électoraux, croyant voir l'affiche d'un bon vieux western.
"Je suis +Loup solitaire+ et je suis le justicier, explique-t-il calmement dans son bureau, où une image du légendaire Sitting-Bull est punaisée à hauteur d'épaule. J'aime aider mon prochain. On m'a mis sur terre pour faire le bien. Je ne connais pas le mal. Je ne sais pas faire le mal."
François Grossi n'a pas toujours été Indien. Né il y a 61 ans dans les Vosges, il n'apprend qu'à 23 ans que son vrai père est un GI américain, qui courtisa sa mère à la fin de la deuxième guerre mondiale.

"Il était noir de peau. Je suppose qu'il était noir-rouge. J'ai ça dans le sang. Je le ressens. Il devait être un Cherokee ou un Kiowas et devait vivre dans l'Oklahoma", raconte-t-il, un brin mystique.
Pendant longtemps, François Grossi délaisse pourtant le totem. Mais en 1994, en proie à des difficultés personnelles, il décide d'emprunter le nom de son héros de bande dessinée, "+le Loup solitaire+, qui était toujours vainqueur".

Sa vie n'est dès lors qu'une suite de réussite. Titulaire d'un certificat d'études, l'Indien, qui a débuté comme laveur de fromage en laiterie, ouvre une agence immobilière à Neufchâteau.
Cherchant à savoir "jusqu'où (il peut) aller", il est candidat une première fois aux législatives dans son canton en 2002 et obtient 2% des voix "devant le MNR et les écologistes", se félicite-t-il.

Cette année, ce sarkoziste convaincu concourant sans étiquette, dont la "squaw" Roselyne, dite "Roseau sauvage", 62 ans, est la suppléante, est plus ambitieux.
Sa technique, faire une campagne "à l'Américaine", innovante. Samedi soir, "Loup solitaire", en costume d'apparat, a fait le tour des boîtes de nuit vosgiennes, entouré de gardes du corps "pour ne pas que les gens touchent (ma) coiffe" et "parce qu'(il) aime bien ça".

"Si je suis élu, je me mettrais au dernier rang de l'Assemblée (nationale), pour ne pas gêner les autres élus avec mes plumes", rêve-t-il tout haut à quelques jours du premier tour...


Source : AFP