
Après un trajet à travers la campagne sénégalaise, et ses centaines de baobabs, écrasés de chaleur dans un taxi brousse pris à Dakar (les vieux breaks Peugeot 505, qui se comptent ici par milliers...), la ville apparaît enfin, coincée entre l’Océan Atlantique et le Fleuve Sénégal, particulièrement large à cet endroit. A portée de regard, chatouillant l’horizon, des palmiers poussent fièrement sur le sol mauritanien voisin.


Chaque recoin de la ville semble marqué par le temps, comme une vieille peau tannée. Cela force au respect, on sait que nos pieds foule un sol chargé d’histoire.
Elle fut la première ville fondée par les Européens en Afrique occidentale et devint la capitale politique de la colonie française et de l'Afrique occidentale française, jusqu'en 1902, puis capitale du Sénégal et de la Mauritanie. Elle resta un comptoir de commerce français important jusqu'en 1957.
L'aéroport de Saint-Louis était utilisé par l'aviateur français Jean Mermoz, de 1927 jusqu'en 1936, l'année de sa disparition. Il y atterri pour la première fois le 27 mai 1927. Il dormait toujours dans la chambre 219 à l'Hôtel de la Poste, et cette chambre est devenue un lieu mythique pour les nostalgiques de l'aventure de l'Aéropostale.

Saint-Louis, l’Aéropostale et la Mauritanie, c’est aussi l’occasion de marcher sur les traces de Saint Exupéry, qui effectua de nombreuses missions dans la région pour l’Aéropostale. « Le Petit Prince » et « Terre des Hommes » sont deux de ses œuvres magistrales dont l’action se situe dans la région.
A Saint Louis, comme dans tout le Sénégal, il y a moyen de se régaler. Gambas énormes et fraîches, dibiterie (viande de mouton ou de poulet grillée au feu de bois), bière fraîche, et… planteur de Robert…
La musique, omniprésente, comme partout en Afrique, offre de belles soirées, comme par exemple un concert d’artistes maliens, ou djembés, kora, balafon, et piano à bois résonnent dans la cour rose d’une vieille esclaverie. A cette occasion, fondu dans un anonymat rassurant, on peut même taper sur un djembé basse le temps d’un morceau, souvenir mémorable, instant musical décalé et finalement authentique, même si les sourires et compliments sont sans doute plus commerciaux que sincères (mais allez savoir, il y a peut-être des Guem qui s’ignorent….)


Dans ces immensités sauvages, on se sent libres, sereins, on sent nos ailes pousser, et nos cœurs battre, on suit, comme des enfants gâtés, l’itinéraire d’une vie rêvée le temps de quelques instants hors du monde.
2 commentaires:
OUha, je ne savais pas que vous aviez été dans une telle reserve ornitho !!!!T'as d'autres photos , t'as vraiment vu tout ce que tu cites ? J'avoue, je suis jalouse !
À propos du Petit Prince, on peut lire un récit au livre (en espagnol) Este Sol de la Infancia (écrit par Saiz de Marco). Son titre est «Ce n´est pas un mot ».
CE N´ EST PAS UN MOT
Ce matin j´ai rentré au temps, cours de franÇais, treize ans, quand Marie dit « Nous allons lire Le Petit Prince ». C´est un livre étrange, avec d´ émotions connues qu´ on ne peut pas exprimer. Chaque jour deux pages, mais maintenant c´ est impossible de s´ arrêter. J´ai besoin de le lire entier, donc je cherche au dictionnaire les mots que j´ ignore. Cependant « baobab » n´apparait pas. Je demande à Marie et elle me dit « ce n´est pas un mot franÇais, c´ est un arbre africain ».
C´ est à cause des baobabs que le Petit Prince est venu à la Terre. Il avait besoin d´ un agneau qui mangeait les burgeons de baobabs, avant qu´ ils grandissaient et faisaient éclater son petit astre.
Ce matin nous avons fait l´ essai. Ces singes s´ alertent entre eux quand ils voient un prédateur. Si celui qui attaque est un aigle, ils font un son pour que leurs compagnons se cachent aux arbustes ; si celui qui vient est un félin, ils font un son différent por leur dire qu´ ils doivent grimper à un arbre. Quelques zoologistes appelons « proto-mots » à ces sons. Et ce matin, quand le singe était près de notre poste d´ observation, je l´ ai écouté. Quand le singe a vu qu´ une lionne s´ approchait, il a ouvert ses lèvres et a dit clairement « baobab ».
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