samedi 3 juin 2006

LE PHONOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE - MARTIN RAPPENEAU : SI ON CHANTAIT ?

Non, allez, quoi, c'est vrai, dites... Vous ne voulez pas essayer ? Juste une fois ? De chanter pour voir ce que ça fait ?

J’ai remarqué qu’il y avait un certain snobisme à apprécier, de nos jours, les chanteurs français qui ne savent pas chanter.

Je veux dire par là que nombreux sont ceux et celles qui se pâment devant une certaine catégorie de la « nouvelle scène française » (ah la la cette manie de tout étiqueter) dont la principale caractéristique est de chanter aussi faux qu’un chœur de mouettes.

Je citerai pour exemple les énervantes prestations vocales de Cali, et surtout de ce bon Vincent Delerm, qui a du oublier que le mot chanteur était étymologiquement parent avec le verbe chanter (et donc, avec l’acte qui en découle)

Mais bon, ç’est à la mode, que voulez vous. On chante faux, on le fait soit disant exprès, on se justifie en se référant à Gainsbourg, à Thiéfaine, ou même à Arthur H.

C’est un peu comme si je me mettais demain à peindre n'importe quoi en me référant à Klimt, Miro ou Picasso.

« Oui, non, c’est sûr, les œuvres de Thomas Lecuyer sont de la même nature que ses trois maîtres. »

Bon, un peu de sérieux.

Je disais donc que les chanteurs qui font exprès de chanter faux sous prétexte qu’ils ont des textes à dire (hihihi faites moi lire, et surtout faites moi rire) m’énervent passablement.

Heureusement, quelques talentueux jeunes hommes ont investi l’autre côté de la « nouvelle scène française » (mais, je vous jure, ces étiquettes, ça colle à la peau) et n’ont pas oublié qu’avant eux il y a eu un Leforestier, un Souchon, un Nougaro, un Voulzy, et même un Gérard Manset (si ! quel auteur !)

Ainsi, je dresse un sincère piédestal à Bénabar qui s’est souvenu qu’on peut écrire des textes talentueux tout en étant drôle (et pas forcément maniaco-dépressif) et en pensant que ce serait bien si on les chantait accompagné par des musiciens.

Et, dernièrement, j’ai découvert un auteur compositeur interprète de grand talent, dont chaque morceau est une agréable découverte que je vous invite à faire.


Martin Rappeneau chante juste, joue bien du piano, tandis que cordes, cuivres et guitares parfois électriques l’accompagnent. Il croque avec justesse les subtilités des relations amoureuses, ni trop optimiste, ni trop pessimiste. Sa voix rappelle Berger, Polnareff, Scheller parfois.

Son style, à la fois novateur, épuré, et empreint d'un élégant classicisme, m'a tout de suite réconcilié avec la fameuse étiquette "nouvelle scène française". Sans doute d'ailleurs n'en veut-il pas d'étiquette...

Bref, en une phrase simple et sans détour, Martin Rappeneau fait de la belle chanson française, à la fois ciselée et accessible.

Je ne saurai que trop vous conseiller de découvrir cet artiste doué…



Deux albums à découvrir :
« La Moitié des Choses » (réalisé avec la complicité de Sinclair)
« L’Age d’Or » (produit par Clive Anger, producteur des meilleurs moments de Madness, Elvis Costello, David Bowie, Dexy’s Midnight Runners, Morrissey, Llyod Cole …)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut a tous je suis d'accord pour écouter Martin Rappeneau mais j'aimerais que l'on oublie pas Sanseverino et son swing manouche qui au travers de ses textes nous fait sourire et aussi réfléchir , je pense notamment à la chanson "Maigrir " qui reflète bien la société actuelle et qui pourtant nous accroche un sourire au coin des lèvres.