vendredi 28 octobre 2005

LES LECTURES DU PETIT SAUVAGE - "RIEN DE GRAVE" DE JUSTINE LEVY


Il y a des livres qui bouleversent vraiment.

Il y a des livres qui vous posent des questions : "qu'est ce que ça te fait de tout savoir, maintenant ?", "qu'en penses-tu ?" "qu'aurais tu fait à ma place ?" "as tu l'impression de me connaître ?" "et toi ferais tu mieux ?" "fais tu mieux ?".

Voilà les questions que je me pose encore après la lecture de ce roman autobiographique.

Justine LEVY.

La fille de.

Née en septembre 1974, son père, c'est Bernard Henri.

Sa mère, une mannequin.

Son premier roman, "Le Rendez Vous", paru en 1995 (elle a à peine 20 ans) traite de ses relations difficiles avec sa mère.

Son deuxième roman, "Rien de Grave" est le témoignage d'une chute, de la perte d'un amour, de la perte de soi.

Je l'ai acheté à cause d'elle. Elle est en photo sur la couverture. Un portrait couleur, qui prend toute la page. Je la trouve un peu figée, un peu triste, même sur cette photo de couverture. Et puis il y a une beauté qui se dégage de ce visage. Qui me pousse à l'acheter.

Je me plonge alors dans son récit. Le récit de sa vie. Justine, a épousé Raphaël Enthoven, fils de l'éditeur Jean Paul Enthoven. Quelques années de bonheur plus tard, Raphaël s'éprend hélas de la jeune compagne de son père, Carla Bruni. Raphaël demande le divorce, quitte Justine, et part avec Carla. Carla, qui, quelques années plus tard, chantera "Raphaël".

Toutes ces péripéties dignes de figurer dans "Voici" n'y sont pourtant jamais apparues, car ces gens là ne font pas partie de la surbrillance médiatique. Ces gens là sont brillants, ces gens là souffrent, ces gens là le font en toute discrétion.

Patrick Besson, le célèbre critique littéraire, écrit, à propos de "Rien de Grave" : "Jamais l'écriture d'un livre n'aura autant sauvé son auteur".

Dans "Rien de Grave", Justine, Raphaël, et Carla, sont renommés Louise, Adrien et Paola.

Ces pseudonymes ont sans doute aider Justine à se livrer.

Elle nous expose dans un style épuré, brutal parfois, très sobre, et même souvent réhaussé d'une pointe d'humour ou de cynisme, sa chute, ses failles, sa peur viscérale d'exister, sa phobie de déranger, son sentiment d'être de trop, d'être différente, de ne pas être celle qui faut, de ne pas être là au bon moment. Elle nous raconte sa dépendance aux emphétamines, sa cure de désintoxication, la mort de sa grand-mère qui l'a quasiment élevé, le soutien de son père, et leur Amour puissant.

Face à cette confession fiévreuse et si personnelle, on est parfois gêné, on est souvent touché, et on est aussi renvoyé à nos propres peurs, nos propres fêlures, la profondeur du gouffre sombre qui sommeille en chacun de nous et qui cherche parfois à nous happer.

Ce livre brut, avec si peu de ponctuation, se lit d'un trait, d'un seul. On en ressort un peu groggy, ému, avec l'envie de passer un coup de fil à Justine pour l'inviter à boire un café et lui assurer qu'elle a bien sa place parmi nous.

Et puis ce livre nous donne la certitude que l'avenir sera toujours meilleur.

"Rien de Grave", c'est la confession urgente et sereine d'une femme reconstruite et d'un écrivain en devenir.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou Tom-Tom,
Un tout petit mot pour te dire que tu m'as vraiment donné envie de lire "Rien de Grave"... Ce que je suis justement en train de faire! Et je ne regrette pas d'avoir suivi ton conseil :-)
Je retourne à ma lecture.
Gros bisous
Sanae

Anonyme a dit…

Coucou !
Moi aussi j'ai vraiment envie de lire ce livre. Qu'elle est belle, ta conclusion !
-Lio, à Toronto