lundi 12 juin 2006

LE PHONOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE - HF THIEFAINE

Dans un lieu improbable, au fond du Jura suisse, à quelques mille mètres d’altitude. C’est la petite salle des fêtes d’un petit village du nom de Tavannes.

Dans un contexte impromptu, la Fête de la Jeunesse Jurassienne, organisée par le groupuscule politique BELIER, qui milite pour l’indépendance et l’unité du Jura (le Jura est un canton suisse selon eux séparé en deux, une partie étant le Jura lui-même, et l’autre étant le Jura bernois, rattaché au canton de Berne, qui est germanophone ; parfois, ils évoquent même la réunification du Jura français et du Jura suisse…), arrosé de boissons impromptues (le très bon, mais très dangereux Jus de Bélier, cocktail explosif et local, ou encore la douce Liqueur de la Liberté).


Dans ce cadre-là, samedi dernier, j’au vu Hubert Félix Thiéfaine en concert. Un moment attendu depuis de nombreuses années, tant je suis attaché à cet artiste hors normes, dont l’œuvre a accompagné ma vie de ces dix dernières années.

J’étais anxieux et excité par le Jus de Bélier. La salle, une sorte de gymnase municipal, pouvait contenir cinq cent personnes environ, mais n’était remplie qu’aux deux tiers.

Cela donnait une petite atmosphère très « concert privé ».

« La Fille du Coupeur de Joints », « Lorelei Sébasto Cha », « Les Dingues & Les Paumés », « Soleil Cherche Futur », « Sweet Ammanite Phalloïde Queen »…

Si ces titres ne vous disent rien, je vous conseille de filer à la découverte d’un des derniers monstres de la chanson française, digne d’un Léo Ferré, qui le désignait lui-même comme son unique possible successeur.

Son style rock, baroque, torturé, et sa plume, splendide, lyrique et sombre, en font un artiste unique et incontournable.

Thiéfaine a chanté un peu plus de deux heures. D’un professionnalisme étonnant, et très bien entouré par ses quatre musiciens, il était en pleine forme, malgré sa vie d’errance et d’excès.


Quant il a entamé les premières notes de « La Fille du Coupeur de Joints », l’hymne de toute une génération, un frisson a parcouru toute mon échine, et mon cœur s’est emballé de milliers de souvenirs d’amis et de gens chers.

J'ai d'ailleurs eu la chance de pouvopir partager ce moment avec Pierre, l'Ami Africain, et c'était bien.



Il y a 8 ans, j’avais regretté de ne pas avoir pu le voir lors de son concert anniversaire à Bercy, devant 20.000 spectateurs en délire.

Mais finalement, ce rendez-vous manqué m’a permis de le découvrir en toute intimité, en toute sincérité, avec 200 autres spectateurs avides de textes et de musiques, si proches de lui que nous avions le sentiment de pouvoir lui parler dans le creux de l’oreille.

HF Thiéfaine, à découvrir, ou à redécouvrir, donc, poète mythique, beau et maudit de la chanson française.

Pour preuve, un de ses textes, ci-dessous ...



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