lundi 21 mai 2007

CANNES 2007 : ACCREDITES UN JOUR, ACCREDITES TOUJOURS…?

Etre accrédité pour le Festival de Cannes, c’est un vieux rêve que j’ai réalisé pile pour le 60ème anniversaire du festival, j’aurais donc pu difficilement faire mieux…

Par le biais de relations de travail que je remercie, j’ai pu avoir le badge magique, celui qui vous donne le droit d’accéder aux projections, et peut-être même, de monter les fameuses marches pour une soirée de gala…

Au delà du fantasme people et glamour, c’était surtout le fantasme cinéphile qui brûlait en moi comme un charbon ardent…

Me voici donc à l’AREOPORT de Nice le mercredi 16 mai, jour de l’ouverture du Festival. Il est 7h45 du matin, je monte dans le bus « Direct Cannes »…

Arrivée sur la Croisette. Je sens les premiers frémissements. Des roads posent le tapis rouge sur les marches. Des badauds posent leurs escabeaux pour pouvoir mieux voir les stars monter les marches, dans la future cohue du soir. Les régies télé installent leurs QG. NBC, CNN, TV5, Arte, Paris Première… les palaces s’alignent face au bord de mer. Carlton, Majestic, Hilton, Martinez… Pas de doute. C’est Cannes, capitale mondiale du glam et du cinoche.

Je fais mes premiers pas sur la Croisette (hé oui, je suis allé en Mongolie et en Irak, mais jamais à Cannes, curieux, non ?), chauffé par le soleil matinal. Je m’arrête un moment pour observer le montage du plateau du Grand Journal de Canal Plus (sur la plage du Martinez), et je vois pour de vrai les marionnettes des Guignols… ooooooooooooh !!!

Tout au long du boulevard, les façades des palaces sont ornées de pubs pour les « Simpsons », les « Transformers », « Ocean’s Thirteen », « Harry Potter »… Pas vraiment cinéphile… Mais c’est un décalage « pop corn US » qui est assez amusant, étalé sur les stucs art déco des splendides immeubles dans lesquels se prélassent, avant le marathon, Jude Law, Norah Jones, Wong Kar Wai, Martin Scorsese, Juliette Binoche ou Sophie Marceau…

Armé de mon accréditation et du « sac du festivalier », je pénètre enfin dans le saint des saints, le Palais des Festivals… Là, se tient le Marché du Film, énorme mercato ou des milliers de courts et longs métrages de tous les pays sont proposés aux distributeurs en quête de la perle rare…

Là aussi se trouve le bureau où il faut demander les invitations pour les séances de galas qui ont lieu dans le Grand Théâtre Lumière du Palais… J’en obtiens deux pour le film de Wong Kar Wai, qui fait l’ouverture (à la séance de 23h, juste après la cérémonie d’ouverture retransmise par plus de 100 chaînes de télévision), et deux pour le film de Tsui Hark et Johnny To, « Triangle », projeté en première « hors compétition » le lendemain à la séance de gala de minuit. Précieux sésames, précieux trésors, réclamés à la sortie par des cinéphiles armés de pancartes « cherche invitations ».

Dehors, de temps en temps, une nuée bruyante s’agite autour d’une Renault Vel Satis aux vitres noires. Tiens, là, c’est Gad Elmaleh. Tiens, là c’est Michaël Youn. Tiens, là, on ne voit pas, mais vu la nuée TRES criarde, ça doit être du gros people. Tiens, là, c’est Alexandre Devoise, sans nuée, tout seul avec son cadreur…

Sur la croisette, là où a lieu l’inoubliable poursuite pédestre bruitée voitures de la « Cité de la Peur » (j’ai pensé mille fois à ce film pendant mon séjour), des mimes et des sosies de Laurel et Hardy amuse la foule (comme dans le film !)

Oui, ces instants à Cannes, c’est comme dans le film… comme dans un film …!

Voilà donc la recette d’une journée cannoise typique : journée à parcourir la Croisette, ou le Marché du Film, puis préparatifs pour la soirée de gala (smoking et robe de soirée obligatoire). Dîner dans un restaurant qui a régalé toutes les stars de la planète (le premier soir, le Fouquet’s du Majestic, un peu décevant, le second soir le restaurant de la piscine du Martinez, très très bien), puis la fameuse montée des marches.

Elles sont vingt quatre, et, malgré la tête froide qu’on peut avoir, il y a quand même un petit je-ne-sais-quoi qui fait pétiller les yeux… le tapis rouge, les spots, les photographes (qui nous mitraillent non pas parce que nous sommes beaux et célèbres mais parce qu’ils espèrent nous vendre à prix d’or la photo qui immortalisera cet instant rare –et ils me l’ont vendue !-), la musique, les tenues de soirée, les jambes fines de la fille qui vous accompagne, et ses yeux soulignés d'un peu de fard… le premier soir, pour le film de Wong Kar Waï, en seconde projection, il n’y avait pas tout, mais le second soir, comme c’était une projection officielle, avec montée de l’équipe du film, il y avait vraiment le grand jeu, et c’est assez grisant de le faire, pour concrétiser son amour et son rêve de cinéma…

La salle est grande, le son et l’image sont parfaits, le public attentif, et les applaudissements nourris. Le fait que toute la salle se lève pour l’entrée de l’équipe du film, et applaudisse trois ou quatre fois de suite à la fin du film (même très tard !) a été aussi un souvenir très touchant. On sent le profond respect qu’a ce public de connaisseurs, de professionnels, pour cet art. On sent que le cinéma est un art vivant.

Il y a aussi plein d’autres options, pour cette journée type à la Croisette :

- Courir les projections toute la journée. OPTION NON PRATIQUEE.
- Guetter les stars, puisque c'est la plus grande concentration de people du monde... Le guet patient et précis est le seul moyen de les apercevoir car ils restent très discrets et cachés. OPTION NON PRATIQUEE.
- Faire les émission de Tv et radio en plateau (comme « le Grand Journal »). Hélas, il faut venir des heures à l’avance pour avoir une place dans le public… OPTION NON PRATIQUEE.
- Passer ses nuits à clubber 'Moby ou Martin Solveig en concert privé...). Mais il faut avoir le petit carton qui va bien pour montrer patte blanche, ou avoir un sacré réseau. Et n’avoir rien d’autre à faire la nuit. OPTION NON PRATIQUEE.
- Faire un peu de shopping pour faire face aux insurmontables problèmes de garde robes générés par deux montées des marches consécutives. OPTION PRATIQUEE.
- Aller à la plage et manger un Américain-frites parce que quand même les marches et les palaces c’est bien beau, mais revenons aux choses simples s’il vous plait. OPTION PRATIQUEE (l’eau était à 21°C, énorme !!)
- Squatter les lounges privées sur les plages de la Croisette, dans lesquelles on peut pénétrer sous réserve de relations, et croiser quelques personnalités en sirotant des cocktails à l’open-bar. OPTION PRATIQUEE

Voilà de bons et beaux moments passés au cœur de la planète cinéma, entre plage, lounges, palaces, martini, américain-frites et marches rouges… De beaux souvenirs, que je me repasse en boucle sur l’écran noir de mes nuits blanches…

2 commentaires:

Marion a dit…

Waaaaaaah, ca fait rever!!!
Ceci dit, je te rappelle qu'on dit "aréoport de Nice "

bises

Anonyme a dit…

Nonmais vraiment, sacré toi ! Je ne sais pas ce que tu ne ferais pas pour épater ta dulcinée ! Rien, je crois que vraiment rien n'est pas à ta portée. Même la lune quand les billets seront en vente, tu seras le premier à l'y embarquer !
En tous cas, chouette trip. Effectivement c'est assez amusant que tu ne sois jamais allé sur la croisette, toi le traveler dandy. Eh dit, on pourra la voir la photo sur les marches ?!!!