mardi 22 novembre 2005

LE CINEMATOGRAPHE DU PETIT SAUVAGE - LES BLUES BROTHERS : SECONDS (D)ROLES





Bon, je crois que tout le monde connaît les "Blues Brothers", le cultissime film de John Landis....

L'ayant revu il y a peu de temps, je me suis rendu compte que quelques petites précisions s'imposaient.

Ces quelques petites précisions devraient, dans le cas où vous n'avez toujours pas vu ce monument du cinéma, du blues et de la soul, l'irrésistible envie de le voir immédiatement.

Et, si vous l'avez vu, l'irrésistible envie de le revoir immédiatement pour vérifier tout cela.....

Les "Blues Brothers" sont nés dans l'émission américaine de divertissement "Saturday Night Live", émission culte créée dans les années 70 et dont se sont inspirés, notamment, les Nuls pour leurs émissions légendaires sur Canal +. Canal + a d'ailleurs lancé la version française de ce show américain, intitulé tout simplement "Samedi Soir en Direct". Et l'émission originale est toujours diffusée sur Comédie!

Mais ne nous éloignons pas du sujet.

Le "Saturday Night Live", c'est une joyeuse bande de comédiens qui commettent en direct les plus drôles (et parfois lourdes) parodies possibles, les plus hilarants sketchs, les plus poilantes improvisations.

Parmi les acteurs révélés par l'émission citons notamment Chevy Chase, Bill Murray, Eddie Murphy, Mike Myers, Ben Stiller, Billy Crystal ou Jim Carrey.

Et certains sketchs ont été adaptés pour le grand écran comme "Wayne's World", créé tout d'abord par Mike Myers pour le SNL. Et aussi comme les "Blues Brothers".

John Belushi et Dan Akroyd, fous de musique soul et de blues, avaient créé pour le SNL un orchestre qui assurait les musiques de génériques, les pauses musicales et l'accompagnement des sketchs. Le comique du groupe était basé sur le décalage entre le répertoire interprété, très remuant et plutôt "hot" (Solomon Burke, Eddie Floyd, James Brown, etc.), et les attitudes des deux chanteurs Jake et Elwood, mi mafieux mi curés, tout de noir vêtu, le sourire rare comme une banquise au sahara, se déhanchant soudain de manière diabolique sur les riffs des musiciens et les envolées des cuivres.



John Landis, alors réalisateur pour l'émission, a le coup de foudre pour ces deux-là, et se dit qu'il ne faut pas rater l'occasion de faire une comédie musicale autour du blues et de la soul, au moment ou le disco s'empare de tous les médias et de toutes les pistes de danse.

Le succès phénomémal des Blues Brothers au sein du SNL les pousse à se produire en live pour quelques concerts exceptionnels, et à sortir deux albums de reprises ébouriffantes.

Peut à petit, l'histoire se construit dans la tête de Landis, histoire qui tient en deux lignes, et qui sert juste de prétexte à une succession de numéros musicaux époustouflants.

ARGUMENT DU FILM : deux frères gentiment gangsters se décident à récolter les fonds nécessaires au sauvetage de leur orphelinat tenu par des religieuses, en remontant le groupe "Les Blues Brothers" avec qui ils connurent jadis le succès.

Et bien Landis a tenu 2h30 avec ça.

Et c'est 2h30 de pur bonheur. Dans leur épopée blues et déjantée, Jake et Elwood se mettent tout le monde à dos : au moins la moitié des forces de Police des Etats Unis, une bande de nazillards aussi cons que ridicules, un groupe ringard de musique country, une ex petit amie qui rêve de se venger, etc. ... Il s'en suit la plus grande course poursuite automobile jamais réalisée, dans un jubilatoire foutoir et un fracas de tôle de voitures de police valsant dans tous les sens, jusqu'au final apocalyptique, ou police, chars, hélicoptères, forces spéciales et agents du trésor se retrouvent aux prises avec les deux chanteurs.

Chaque scène aurait pu être coupable d'être un pur navet, mais le tout, parsemé de répliques savoureuses, du jeu épique et comique de Belushi et Akroyd, et surtout de guest stars phénoménales, en fait un monument du cinéma.

Car, bien sûr, tout le monde se souvient des guest stars principales : James Brown en pasteur d'église, Ray Charles en marchand d'instruments (Ray qui rigole bien de son handicap dans ce film, et qui tire super bien au revolver...), Aretha Franklin qui tient le Soul Food Café, Cab Caloway, bref, autant d'apparitions légendaires qui ont fait autant de tubes légendaires (voir l'album de la BO des "Blues Brothers", que chacun doit avoir chez soi...)

Mais il y a beaucoup d'autres guest stars inattendues qui valent le détour :

Tout d'abord, Carrie Fischer, mais si mais si, la Princesse Léia de la saga STAR WARS, c'est elle qui joue l'ex petite amie vengeresse qui veut tuer Elwood en lui tirant dessus à la roquette, au lance flammes, à la kalachnikov..... bref, Carrie Fischer joue dans les "Blues Brothers" une sorte de "The Bride" (Uma Thurman dans "Kill Bill") avant l'heure.... C'est carrément "Kill Blues"! Et hilarant de voir la Princesse Léia déjantée au volant de son coupé sport, ou en train d'étudier le maniement du lance roquette tout en se faisant les ongles....



Il y a aussi Twiggy, le mannequin légendaire des années 70, qui joue le rôle d'une fille classe qui va se faire draguer par nos deux héros, Frank Oz, le créateur du Muppet Show, Chaka Khan, grand artiste du disco et de la funk, qui chante dans le choeur gospel du révérend James Brown.

Il y a John Lee Hooker, qui chante "Boom Boom Boom" dans la rue en face du resto de M'ame Aretha.....

Il y a John Landis, qui fait lui même une apparition dans son film.

Et, cerise sur le gâteau, si si si, à la fin, tout à la fin, il y a un inspecteur des impôts qui reçoit les Frères Blues, et cet inspecteur est interprété par .... Steven Spielberg, sans sa barbe mais avec une jolie petite moustache d'inspecteur des impôts !


Bref, ce film, c'est 2h30 de pur bonheur, de pur délire, de pur son, de pur chorégraphies.

Des chorégraphies, qui, à y regarder de près (notamment celle qui illustre le morceau "Think" d'Aretha Franklin), laissaient présager le plus beau et le plus long clip musical de l'histoire (plus de 15 minutes), qui n'est autre que "Thriller" de Michaël Jackson, réalisé par John Landis...


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